Pourquoi jusqu’à présent la musique togolaise peine à avoir une identité d’ambiance ?

Les mentalités ont commencé un boulot que la religion a terminé de la plus propre des manières. Jusqu’aujourd’hui, le Togo ne siège pas à la place des pays Africains pour parler de ratures concernant leur musique, surtout avec un accent axé sur l’identité musicale d’ambiance. Pourquoi n’avons-nous pas d’identité musicale ?

Toute l’histoire autour d’une « Impossibilité mise en place » fait l’objet de nos lignes à venir.

Depuis l’époque coloniale jusque dans les années 40 et 50, la musique moderne à savoir (cha cha cha, mérengue, calypso, high life, pacheco…) exempt d’une quelconque touche traditionnelle a été tolérée par le public togolais. Les orchestres et les compositeurs, par l’habitude de jouer une musique acceptée et consommée, mais qui n’est pas la nôtre, étaient passés maitres dans l’art d’interpréter les autres. Cela leur a fait perdre de vue l’aspect identitaire au profit de la juste face ludique de cette musique. Nos orchestres étaient tellement enthousiasmés sur la valorisation de la musique étrangère qu’ils n’ont pas pensé à imposer leur propre création. Le Togo manquait donc au « rendez-vous de la nouvelle ambiance ». Le High Life, La Rumba, le soukous… sont aujourd’hui des genres spécifiques à certains pays, car ils ont su s’intégrer dans ce rendez-vous de nouvelle ambiance. Le Togo n’y est pas parvenu parce que :

  • Bien que les orchestres n’aient pas entamé le pas, la religion chrétienne en était aussi pour quelque chose, car les grands musiciens sortaient des églises, donc étaient convaincus que nos rythmes traditionnels étaient à l’envers ou à l’opposé des pratiques religieuses.
  • Les mentalités aussi étaient à l’envers : On pensait que danser sur des rythmiques agbadja ou kamou un jour de fête grégorien était rétrograde et villageois et bouger sur du Akpèsse était considéré comme un manque de civilisation. Vu toute cette mentalité, nos musiciens n’avaient d’autres choix que de se cacher derrière des rythmes étrangers plutôt que de créer des instruments propres à nous ou d’exploiter nos sonorités ancestrales.

D’autre part, nous pouvons souligner l’énorme apport du groupe TOOFAN qui par des concepts était bien partie pour créer la musique d’ambiance longtemps manquée au Togo, mais le projet s’est soldé par un échec.

Il revient alors qu’une réelle approche soit faite sur la question et de prendre au sérieux ce manque qui peut être comblé par l’énorme diversité culturelle dont nous disposons afin de parler avec fierté de notre musique.

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