Officiellement, nous ouvrons le bal des interviews sur notre média avec l’artiste MEIWAY. Il revient sur son parcours et donne son avis sur certains sujets qu’on vous laisse découvrir ici.
1. Permettez-nous avant toutes hostilités de vous saluer avec le respect dû au Raturier que vous êtes, Bonjour Papa Meiway !
Bonjour à tous les fidèles lecteurs de Rature que je retrouve pour la 1ère fois.
2. De vos débuts depuis les années 80 à maintenant, plus de 40 ans que vous opérez dans L’industrie du disque avec plusieurs albums de pointe à votre actif, comment avez-vous réussi à traverser le temps et les époques ?
J’ai commencé plus précisément sur le plan professionnel en 1989 à la faveur de la sortie de mon premier album. Ce métier m’a toujours passionné et du coup, je me suis donné les moyens pendant mon apprentissage pour évoluer dans la durée en m’adaptant à tous les courants musicaux à la mode.
3. L’équipe tient une place importante dans la carrière d’un artiste, quelle est votre définition d’un staff d’artiste et comment avez-vous fait le choix de la vôtre pour arriver à ce niveau aujourd’hui ?
J’ai mis en place Meiway organisation et Zo gang en 1993, 4 ans après mes débuts. Tout est parti de la vision que j’avais pour ce métier. Evoluer dans la durée passait forcément par une bonne organisation, un bon casting de professionnels du staff, des musiciens et des danseuses…j’ai eu beaucoup de chance de faire jusque-là majoritairement de bons choix.
4. Avez-vous travaillé avec des majors ou Labels ? Si non, comment vous vous en êtes pris pour vous hisser au sommet sans eux ?
Oui j’ai travaillé avec des majors sur 2 albums. Ça a été une expérience enrichissante qui m’a permis de prendre définitivement mon indépendance.
5. Quels ont été les choix décisifs qui vous ont permis de mener aussi longtemps votre carrière ?
Il n’y avait pas de choix particulier à faire car j’avais décidé d’exercer un métier que j’aime. Mener aussi longtemps ma carrière s’imposait tout naturellement.
6. comment définissez-vous votre univers musical (des instruments utilisés à la direction Artistique des chansons et vidéos), quel est votre processus de création de vos œuvres ? En gros, de quoi est fait Zoblazo ?
Le Zoblazo est un brassage de plusieurs folklores du sud de la Côte d’Ivoire dans la région Akan plus précisément. Un alliage de percussions traditionnelles et d’instruments de musique moderne, dansé avec un mouchoir blanc.
7. Parlez-nous de l’inspiration qui vous a poussé à composer Miss Lolo ?
J’ai voulu honorer la femme pour le sacrifice qu’elle fait en donnant le sein à sa progéniture. Ce qui lui laisse des traces au point de voir son conjoint aller voir injustement plus jeune ailleurs.
8. Souvent on ne voit que Meiway, si vous devez citer quelques noms (ingénieurs, musiciens, auteurs ou compositeurs) avec qui vous avez pérennisé le zoblazo en une musicalité internationalement reconnue, quels seraient ces noms ?
Je citerai Roger Fulgence Kassy animateur télé qui nous a donné notre première chance sur le plan amateur, mon manager Nyamké Joseph qui ne m’a plus quitté depuis le début de ma carrière et mon actuel chef d’orchestre Donguy, fidèle cerveau du Zo gang depuis plus de 25 ans…
9. Qu’est-ce que vous aurez voulu changer ou ne pas faire si vous devez reprendre votre carrière ?
Je n’ai aucun regret. J’ai beaucoup de chance et je rends grâce à DIEU.
10. Votre regard du Showbiz africain en général ?
Le showbiz Africain regorge d’immenses talents. C’est l’industrie autour qui demeure quelque peu timide. L’avenir de la musique mondiale ne pourra se faire sans l’Afrique.
11. Qu’est ce qui explique selon vous le fait que les anglophones dominent le marché actuellement alors qu’auparavant, c’était les francophones qui menaient la barque à l’instar de vous, de KOFFI OLOMIDE , d’AWILO LONGOMBA, de PAPA WEMBA…
Les anglophones ont cette capacité de rester très pros dans la rigueur et le sérieux au travail. Ils sont aussi très ambitieux et ne reculent devant rien comparativement au laxisme francophone.
12. Quels sont les artistes africains à qui vous reconnaissez une singularité et authenticité dans leurs démarches artistiques qui peuvent servir de bons exemples pour cette nouvelle génération ?
Je ne citerai pas pour ne pas vexer mais tous ceux qui s’inspirent de la tradition se reconnaîtront et ceux-là devraient inspirer la nouvelle génération.
13. Que pensez-vous du Rap Ivoire ?
Ce Rap a un niveau honorable dont je suis fier. Didi B, Suspect 95, et la petite Mosty en sont les précurseurs.
14. Alors, une remarque qui nous interpelle est le fait que votre musique Zoblazo n’est faite que par vous. Son avenir est-il alors menacé ou vous préparez en sourdine la relève pour pérenniser votre genre musical ?
La relève doit naître naturellement et ne pas être imposée par le mentor. Ça ne me gênera pas de rester un personnage unique en son genre si le destin me l’impose.
15. Quel Artiste vous a le plus poussé à vous surpasser ?
Michaël Jackson
16. Si vous devez faire une révélation sur vous, quelque chose, un fait sur vous que vous n‘avez jamais mentionné auparavant, quelle sera cette révélation ?
On sait tout de moi…j’ai quasi tout dit de moi et de ma carrière.
17. Que pensez-vous du nouveau format de l’industrie musicale surtout africain. Le digital, les plateformes, les réseaux sociaux, les médias, les labels, le MAO sont-ils des atouts où dénaturent-ils la musique aujourd’hui ?
Ce sont des atouts techniques pour faciliter la mise en avant de nos œuvres. En revanche, les majors devraient laisser le pouvoir artistique aux musiciens au lieu de nous imposer un formatage qui dénature notre art.
18. Perspectives d’avenir et patrimoine culturel que vous pensez laisser aux générations futures ?
J’ai inspiré déjà 2 générations dans mon pays. Je souhaiterais me mettre un petit peu en retrait pour guider la 3ème.
19. Merci grand Raturier ! Votre mot de fin ?
Que la Covid-19 disparaisse à jamais pour libérer nos chants et nos décibels…